Livre d’or des 50 ans de l’AAQ

Témoignage de Jacques Mathieu
Membre du comité fondateur de l’Association et
Président 1970-1971

Aujourd’hui, comme hier, pour demain

La fondation de l’Association des archivistes du Québec il y a 50 ans visait à répondre à de nouveaux défis de gestion des archives, qu’elles soient anciennes  ou récentes, voire en cours de création; nouvelle loi, nouveaux moyens de reproduction (photocopie, microfilm), principes et cadres de classement, sélection, pré-archivage, etc. Il y avait aussi de nouveaux contextes : vogue du patrimoine, gestion courante, droits de la personne et besoins de la recherche. (Lors de mes études en histoire à Laval, la classe précédente comptait 3 étudiants, nous étions 12, la classe suivante en dénombrait 42 et on assistait à l’émergence de l’histoire sociale. Tout cela se traduisait en nouveaux défis pour tous.)

Les défis à relever étaient nécessaires pour s’adapter à une réalité en constante mutation, car, bientôt, l’ordinateur personnel allait révolutionner la production et la gestion des documents. Ces défis professionnels étaient à la fois personnels, collectifs, institutionnels, mais également culturels, sociaux, voire identitaires.

Le regroupement des archivistes a permis d’établir des collaborations, de partager des expériences, d’adapter aux différentes catégories de dépôts d’archives les grands principes de la discipline, de définir des façons de faire et de former une relève. Concrètement, ces orientations ont facilité la révision des processus de sauvegarde, de classification et d’accessibilité, les valeurs et les droits inhérents à la mission et au mandat des archives. L’aboutissement a été marqué par la promotion et la reconnaissance de l’expertise (l’excellence) professionnelle à des fins administratives, culturelles, sociales et identitaires.

Place aujourd’hui à de nouveaux défis ! Qu’il est loin le temps où une des priorités résidait dans la sauvegarde des papiers de famille ! Place au numérique avec tous les questionnements qu’il impose. Comment promouvoir et diffuser le savoir archivistique, mettre à profit les réseaux sociaux pour transmettre au grand public (notamment les professeurs d’université) les bonnes façons de faire dans la gestion des documents, créer de nouveaux partenariats?

La célébration de cet anniversaire offre l’occasion de passer à l’action pour mieux marier le legs du passé à un projet d’avenir.

Jacques Mathieu


Ce témoignage est le premier d’une série qui constituera le Livre d’or des 50 ans de l’AAQ. Ces textes seront publiés sur le site des 50 ans. Pour vous assurer de ne manquer aucun des textes, vous pouvez aussi vous inscrire à la liste d’envoi afin de les recevoir directement dans votre boîte de courriels : http://eepurl.com/cqFNwr