Impact de la crise sanitaire associée au COVID-19 sur le travail des archivistes

Comme tout le monde, les archivistes ont été fortement touchés par les conséquences de la pandémie. Au premier chef, certains ont pu être infectés ; d’autres ont subi une réduction significative de leurs revenus pouvant aller jusqu’à la mise à pied temporaire ou permanente ou encore par la perte des contrats. Des étudiants ont vu leurs études interrompues ou leurs stages disparaître. Ils voient, comme tant d’autres, avec espoir, mais aussi avec trépidation, le déconfinement progressif de la société, et comptent reprendre, selon le cas, leurs études ou leur travail essentiel à la reprise des activités sociétales.

La reprise des activités : oui, mais de manière planifiée

Comme tous les secteurs de la société, les archivistes ont hâte de reprendre du service. Cependant, la réouverture des centres et des services d’archives doit se faire en tenant compte d’abord et avant tout de la santé des archivistes et de leurs clientèles, sans oublier la pérennité de nos collections[2]. Toutes les décisions doivent respecter les consignes gouvernementales basées sur les préoccupations en matière de santé publique.

Si le gouvernement ainsi que les autorités de la santé publique doivent fournir des lignes directrices claires, le rôle des archivistes est de les adapter à nos situations particulières. Il nous revient de mettre en place des mesures permettant une réouverture sécuritaire de nos services, entre autres en matière d’interactions avec le personnel, les clientèles ainsi qu’en ce qui concerne la configuration sécuritaire des lieux de travail. Par exemple, on peut songer à, selon le cas :

  • ajouter des séparateurs en plexiglas entre les postes de travail ;
  • ajuster les heures de travail afin de limiter le nombre d’employés ;
  • ouvrir plus tôt ou fermer plus tard les lieux de travail afin de permettre la désinfection ;
  • fournir l’équipement sanitaire nécessaire au personnel selon la situation ;
  • permettre aux employés de travailler à partir de la maison dans la mesure du possible ;
  • encourager les demandes par téléphone ou par courriel ;
  • privilégier le fonctionnement par rendez-vous afin de limiter le nombre de clients sur place ;
  • assurer le respect de la distanciation de deux mètres entre chaque personne ;
  • offrir une plage horaire de service pour la clientèle vulnérable ;
  • augmenter l’offre de service électronique dans la mesure du possible ;
  • réduire au minimum nécessaire la manipulation des documents et du matériel ;
  • privilégier le paiement par carte ou par moyen électronique ;
  • aviser la clientèle des mesures sanitaires en place.

Il nous apparaît à ce sujet regrettable que la déclaration de la Ministre de la Culture et des Communications, Nathalie Roy, ait laissé totalement dans l’ombre ce secteur de l’information lorsqu’elle a annoncé la reprise des activités le 29 mai dans les bibliothèques et les musées. En fait, les archivistes continuent de recevoir des demandes de la part de chercheurs, lesquelles incluent l’obtention de reproduction de documents pour la conduite de travaux à caractère scientifique ou culturel.

À quand, donc, la reprise des activités ? L’Institut d’histoire de l’Amérique française[3] s’inquiète également des effets de cette fermeture prolongée sur la recherche en sciences humaines et a fait paraître un communiqué à cet égard. Nous tenons en terminant à souligner l’engagement dont fait preuve plusieurs centres ou services d’archives qui, en dépit du contexte de fermeture, s’emploient à répondre autant que faire se peut aux demandes de recherche reçues – soit en faisant bénéficier les chercheurs de la connaissance qu’ils ont de leurs propres fonds et collections, en exploitant des instruments de recherche en ligne ou en accédant à des documents numérisés.


[1]Merci à l’Association canadienne des archivistes (https://archivists.ca/Latest-News-Announcements/8969717) et à la Museums Association (https://www.museumsassociation.org/news/04052020-reopening-the-museum-sector-ma-statement) pour avoir inspiré cette communication

[2]Pour de l’information sur la conservation des documents pendant la pandémie, voir https://www.canada.ca/fr/institut-conservation/services/publications-conservation-preservation/notes-institut-canadien-conservation/soin-collections-patrimoniales-covid19.html

[3]https://ihaf.qc.ca/linstitut-dhistoire-de-lamerique-francaise/interventions-publiques/