:En 2024, les élections législatives belges ont lieu en même temps que la Journée internationale des Archives (JIA). À cet égard, l’Association des archivistes francophones de Belgique (AAFB) s’est lancée dans la préparation d’une campagne de sensibilisation pour rappeler le lien entre archives et démocratie. Au programme l’AAFB organise une action tous les 9 du mois jusqu’à la JIA : interviews vidéos, articles de sensibilisation, demandes d’engagement de la part des ministres sur la conservation de leurs archives, etc. Pour mettre en perspective la relation entre archives et la démocratie, l’AAFB a contacté ses associations francophones sœurs défendant elles aussi le secteur pour réaliser une action commune : le Veräin vun de Lëtzebuerger Archivisten (VLA – Association des archivistes luxembourgeois), l’Association des archivistes du Québec (AAQ) et l’Association des archivistes français (AAF). 

La question du lien entre archives et démocratie est néanmoins très vaste pour être traitée dans un seul article, en raison de la pluralité des angles pouvant être traités : transparence démocratique, délais de consultation, archives ministérielles, dualité entre les archives dites publiques et celles dites privées, législation, etc. ; et cela sans prendre en compte les particularités que connaît chaque pays. C’est pourquoi nous avons choisi de rester dans une certaine généralité, s’empêchant par moment d’aller au bout de la question. L’ambition de cet article est avant tout de sensibiliser le citoyen et la société civile sur son droit dans une démocratie de pouvoir consulter les archives produites par les institutions publiques, par les gouvernements, par les cabinets des ministres, etc.

L’article est proposé comme une interview en cinq questions abordant chacun un angle différent : l’importance des archives pour la démocratie, la gouvernance responsable et transparente, les archives produites lors d’élections et les contraintes sur la consultation directe des archives. Chaque association est à l’initiative de la rédaction d’une des questions, à l’exception de la première qui a bénéficié d’une écriture collective : c’est pourquoi ces dernières sont signées par l’une des associations.

Avant de passer aux questions, on vous propose une présentation succincte des associations autrices: 

Association des archivistes français (AAF)

Fondée en 1904, l’Association des archivistes français (AAF) regroupe aujourd’hui plus de 3.000 professionnels des archives du secteur public comme du secteur privé.

Consciente du défi que représente dans le monde contemporain la maîtrise de la production documentaire et de l’information qu’elle renferme, désireuse de faire entendre la voix de la profession face aux défis qui se présentent à elle, l’Association a pour objet l’étude des questions intéressant les archives et les archivistes, ainsi que la promotion et la défense des intérêts de la profession, par tous les moyens appropriés.

Elle se définit ainsi comme un organe permanent de réflexion, de formation et d’initiative au service des sources de notre mémoire, celles d’hier comme celles de demain.

Ses principaux objectifs sont la promotion de la profession, l’édition de publication sur les archives pour un large public, l’organisation de nombreux colloques et journées d’étude et la formation continue des professionnels des archives.

Association des archivistes du Québec (AAQ)

Fondée en 1967, l’Association des archivistes du Québec (AAQ) regroupe près de 600 membres, archivistes et spécialistes de l’archivistique, qui œuvrent au sein des organismes publics et privés afin d’assurer une saine gestion des documents et des archives. Elle a pour mission de regrouper les personnes physiques ou morales qui adhèrent aux valeurs fondamentales de l’Association et qui offrent à leurs clientèles des services liés à la gestion de l’information. Elle fournit également à ses membres des services en français propres à assurer le développement, l’enrichissement et la promotion de leur profession. L’AAQ intervient dans différents dossiers pour promouvoir l’expertise des archivistes, dont les normes en gestion documentaire, les normes de description des documents d’archives définitives ainsi que la révision de lois dont des éléments concernent la gestion de l’information, des données et des documents. En plus d’être présente sur le territoire québécois, l’AAQ est active et siège sur divers comités et instances nationales (Conseil canadien des archives, Comité directeur sur les archives canadiennes) et internationales (Conseil international des archives).

Association des archivistes francophones de Belgique (AAFB)

L’Association des archivistes francophones de Belgique (AAFB asbl) est une association représentant les archivistes et gestionnaires de l’information francophones de Belgique. Fondée en 2005 à l’initiative d’une dizaine de personnes, l’AAFB se veut une association dynamique et à l’écoute des attentes et des besoins de ses membres. L’association réunit plus de 150 membres qui partagent une passion et un métier communs : la gestion et la valorisation des archives et de l’information.

L’association a pour buts de favoriser les contacts et de développer la collaboration entre les professionnels, de promouvoir le métier d’archiviste et gestionnaire de l’information ainsi que de sensibiliser à la conservation, à l’utilisation et à la valorisation des archives, considérées comme instrument d’administration, comme fondement du droit, comme élément du patrimoine culturel et comme l’une des sources de l’histoire.

Veräin vun de Lëtzebuerger Archivisten – Association des Archivistes Luxembourgeois (VLA)

Le Veräin vun de Lëtzebuerger Archvisten (VLA), est une association sans but lucratif fondée le 9 juin 2014 qui compte actuellement 100 membres individuels et institutionnels. Le VLA, par ses statuts, adhère aux principes prévus dans la Déclaration universelle des archives de l’ICA et dans le code de déontologie des archivistes.

Ses missions principales consistent à : la mise en réseau et la coopération entre ses membres ; la formation (continue) de ses membres ; l’organisation de conférences scientifiques dans le domaine de l’archivage ; la création de relations avec des organisations nationales et internationales aux objectifs similaires ; le conseil professionnel de ses membres ; l’élaboration de prises de position et d’avis par rapport aux développements nationaux et internationaux dans les domaines de l’archivage (lois, élections, déontologie,…) et la promotion de l’archivage, du métier d’archiviste et des archives dans l’opinion publique.

Ses activités principales sont l’organisation du Mois des archives, l’organisation de la Journée des archivistes (un colloque scientifique international à l’occasion de la Journée internationale des Archives le 9 juin) et l’organisation d’une rencontre mensuelle autour d’un événement (exposition, conférence, visite guidée, etc.).