Le projet Archives de Quarantaine a été lancé en Belgique lors du premier confinement pour inciter archivistes et citoyens à conserver les traces produites durant la crise sanitaire. Deux ans plus tard, l’exposition virtuelle valorise les archives collectées et met en lumière le travail des archivistes.


Sculpture en chewing-gum et Led Zeppelin au carillon
L’Association des archivistes francophones de Belgique (AAFB) a demandé aux archivistes des différents centres participants au projet Archives de quarantaine de choisir quelques éléments qui les avaient marqués. Et il faut savoir que choisir (et donc quitter l’exhaustivité) n’est pas chose facile pour un archiviste, alors merci à eux !
La majorité des documents collectés par les archivistes pendant cette période sont d’ordre numérique : photos, dessins, textes… mais également quelques pièces sortant de l’ordinaire comme cette oeuvre en chewing-gum conservée aux Archives de la Ville de Bruxelles ! L’internaute parcourt à son rythme les différents éléments contextualisés par les archivistes : un dessin du virus inventé par une professeure de Louvain, une vidéo d’un concert de carillon à Mons, une capture d’Intranet à Bruxelles, une chorale virtuelle ou encore le témoignage sonore d’un gestionnaire de cimetière à Namur. Car oui, tout cela, ce sont des archives ! Ce sont des documents que des citoyens ou des artistes ont produit pendant les périodes de confinement, ensuite récupérés et conservés par des archivistes partout en Belgique.
Les éléments mis en ligne le 18 mars sont une première sélection pour marquer les deux ans du confinement, l’exposition pourra être complétée par la suite, ouvrant la voie à une valorisation plus large des archives francophones belges.


La parole aux archivistes
Les citoyens imaginent souvent l’archiviste isolé au fond de sa cave ou en dehors du monde, et pourtant « Archives de quarantaine, l’exposition virtuelle » vous propose de découvrir des archives bien vivantes ! L’exposition permet d’entendre la voix des archivistes, évoquant au gré des documents certaines facettes de leur métier méconnu : l’archivage du web et des réseaux sociaux, l’archivage de détails de la vie quotidienne, la pluralité des sources et types de documents, l’intérêt des interviews sonores pour conserver la mémoire, le rôle de l’archiviste dans la société, etc.
Au-delà de la crise sanitaire que nous avons tous traversé, cette exposition virtuelle salue également la créativité, l’inventivité et la résilience des citoyens et des archivistes dans une telle situation.