Table-ronde organisée par l’Association des Archivistes Français (AAF), l’Association des Archivistes Francophones Belges (AAFB), l’Association des Archivistes du Québec (AAQ), l’Association des Archivistes Suisses (AAS)

18 novembre 2021, de 17h-19h PARIS-de 11h à 13h QC.

Activité gratuite, réservée à nos membres. Inscription obligatoire avant le 15 novembre.

Nos associations professionnelles ont en commun de porter des dynamiques collectives de fédération, de formation et d’interpellation politique. Elles visent toutes à assurer le développement, l’enrichissement et la promotion de la profession d’archiviste, et à sensibiliser notre société de l’information à l’importance des archives. Parmi la diversité des moyens d’action, chaque association a, un jour ou l’autre, mobilisé la stratégie du « plaidoyer » pour faire connaître ses revendications, et soutenir des valeurs de justice, de gouvernance, de démocratie, au sens le plus concret, régulièrement délaissés par nos sociétés contemporaines.

Plaider, c’est défendre, argumenter, influencer, mobiliser, résister, voire militer. Et cela ne s’improvise pas. À partir de quatre retours d’expériences sur des dossiers d’interpellation politique menés par chaque association professionnelle, nous souhaitons faire connaître les différentes formes du plaidoyer, comme stratégie associative désormais incontournable, avec ses forces, ses freins, ses opportunités et ses faiblesses. Cette table-ronde est à la fois une belle opportunité de montrer le rôle essentiel que nous avons à jouer, comme archivistes, en interpellant nos autorités de tutelle, particulièrement à l’heure des fake news et de la désinformation, mais également d’insister sur l’importance des partenariats et du travail en réseau dans les stratégies de mobilisation.

 

4 exposés et un temps d'échanges sur le thème!

Les intervenant·e·s : Myriam Favreau (AAF), Marie-Laurence Dubois (AAFB), Taïk Bourhis (AAQ), Alain Dubois (AAS)

La table-ronde sera animée par Diane Baillargeon (AAQ)

Pour en savoir plus, consultez le programme ci-dessous!

La démarche de plaidoyer de l’AAF

La volonté d’engager une démarche de plaidoyer a été portée par le Conseil d’administration à l’initiative de sa présidente, Céline Guyon, dès le début du mandat en 2019. Bien que l’AAF ait exercé des actions auprès des élus ou des citoyens à diverses époques de son histoire, elle ne s’est jamais tout à fait perçue comme une association agissant dans la « res publica ». Du moins jusque dans la décennie 2010 où elle a participé à des actions qui ont contribué à faire évoluer le droit ou conserver la mémoire collective d’évènements dont l’ampleur a marqué en profondeur la société française. Au point de vouloir affirmer son engagement et son attachement à des valeurs, quitte à bousculer ses propres habitudes.

Intervenante : Myriam Favreau

Myriam Favreau est diplômée du Master II histoire et métiers de archives d’Angers. Pendant 20 ans la profession d’archiviste l’a menée dans des postes divers, au sein de collectivités de toutes tailles, dont celui de chef du service des Archives de la région Poitou-Charentes devenue en 2016 la région Nouvelle-Aquitaine. Depuis 2019 elle exerce les fonctions de chercheuse au sein du service Patrimoine et Inventaire de la région Nouvelle-Aquitaine. Elle est vice-présidente de l’AAF en charge des partenariats.

Quelques mots sur l’AAF…

Fondée en 1904, l’Association des archivistes français (AAF) regroupe 1800 adhérents, professionnels des archives du secteur public comme du secteur privé. Consciente du défi que représente dans le monde contemporain la maîtrise de la production documentaire et de l’information qu’elle renferme, l’Association des Archivistes français se définit comme un organe permanent de réflexion, de formation et d’initiative au service des sources de notre mémoire, celles d’hier comme celle de demain.

Visitez le site web de l’AAF: https://www.archivistes.org/

La mobilisation de l’AAFB et de ses membres autour de la révision du décret archives privées

En Belgique francophone, les archives privées sont notamment encadrées au niveau de la Communauté française par le décret de 2004 relatif aux centres d’archives privées. En effet, depuis 1994, le secteur des archives privées possède un cadre légal permettant une reconnaissance et un subventionnement des structures dont les missions sont la collecte, le tri, la conservation des archives privées ainsi que leur valorisation. Actuellement, treize centres d’archives privées sont reconnus. Néanmoins, ce cadre légal est lacunaire et n’est plus adapté à la réalité du secteur.

Depuis plus de 10 ans, au travers de cartes blanches ou de ses mémorandums, l’association professionnelle interpelle les responsables politiques sur ce dossier et souhaite la révision de ce décret ainsi qu’un refinancement du secteur à la hauteur du financement d’autres secteurs comme celui des musées ou des centres culturels.    Fin 2019, les professionnel·les du secteur ont pu se réjouir de la position du nouveau gouvernement de la Communauté française puisque la révision du décret figure désormais à l’ordre du jour des priorités pour ce mandat.

Depuis 2014, un groupe de travail a été mis en place au sein de l’AAFB afin de construire ensemble le positionnement stratégique et politique sur ce dossier. Ce groupe de travail, « Avenir du secteur », composé de responsables et archivistes de centres d’archives privées reconnus ou non reconnus, a travaillé tant sur le contenu du cadre légal que nous souhaitons que sur les positions à défendre à différents moments  (rédaction de cartes blanches, rencontres avec des parlementaires ou la Ministre de la culture, mobilisation au Parlement lors du blocage des subventions en 2018, etc.)  En juin 2021, impatient de voir arriver un projet de texte légal, le groupe de travail a choisi de rédiger lui-même le texte avec l’aide précieuse d’une juriste. Ce texte a été déposé sur la table de la Ministre de la Culture début juillet 2021… La suite… vous la découvrirez lors de la table ronde.

Intervenante : Marie-Laurence Dubois

Marie-Laurence Dubois est consultante indépendante en gestion documentaire et archivage managérial chez Valorescence. Diplômée en Bibliothéconomie-Documentation et en Management de l’information numérique, elle est par ailleurs professeure au sein de la spécialisation en gestion et préservation de l’information à l’Henallux. Elle a présidé l’Association des archivistes francophones de Belgique de 2015 à 2021.

Quelques mots sur l’AAFB…

Fondée en 2005, l’Association des archivistes francophones de Belgique a pour buts de favoriser les contacts et de développer la collaboration entre les professionnels de la gestion et préservation de l’information, de promouvoir le métier d’archiviste et gestionnaire de l’information ainsi que de sensibiliser à la conservation, à l’utilisation et à la valorisation des archives. L’association représente plus d’une centaine de membres qui partagent une passion et un métier communs : la gestion et la valorisation des archives et de l’information. Parmi les membres de l’AAFB, on trouve des universités et hautes écoles, des services communaux et provinciaux, des associations et centres d’archives privées, des entreprises, des musées, des archivistes, des gestionnaires de l’information, des institutions publiques, ….

Visitez le site web de l’AAFB: https://www.archivistes.be/

Plaidoyer de l'AAQ pour une révision de la Loi sur les archives

N’ayant fait l’objet d’aucune modification substantielle depuis son adoption il y a près de 40 ans, la Loi sur les archives doit être modifiée en profondeur de façon à s’arrimer au nouveau cadre législatif et s’inscrire à part entière dans les principes de gouvernance de l’État québécois. Cette révision, souhaitée par la communauté archivistique depuis fort longtemps, est devenue encore plus essentielle dans le contexte actuel de la transformation numérique de l’administration publique. Les objectifs visés sont notamment d’assurer une gouvernance des données et des documents numériques dans les organisations publiques, de garantir la conservation et la diffusion des archives publiques et privées en vue de permettre une meilleure connaissance de la société québécoise, et de faire en sorte que les archivistes et spécialistes de l’archivistique puissent jouer pleinement leur rôle.

Au cours des dernières années, l’Association des archivistes du Québec (AAQ) a entrepris plusieurs initiatives visant à sensibiliser les décideurs de l’importance et la pertinence de revoir le contenu de la présente Loi sur les archives et de son cadre réglementaire : lettres dans les médias, rappel des enjeux dans le cadre de différentes interventions, sensibilisation d’instances politiques et autres. Malheureusement, toutes ces actions ont donné peu de résultats concrets et la Loi n’a toujours pas été modifiée. Cependant, en décembre 2020, une consultation du milieu archivistique québécois sur la révision de la Loi sur les archives initiée par Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ) a été l’occasion de relancer le dossier et de mobiliser les archivistes et autres professionnels de l’information autour de cette question. L’AAQ a alors produit un mémoire et pris différents moyens en vue de faire progresser les choses. Cette conférence a pour but de présenter le plaidoyer de l’AAQ pour une révision de la Loi sur les archives ainsi que la démarche privilégiée et tout le chemin parcouru jusqu’à maintenant, avec ses hauts et ses bas, dans un dossier qui est à suivre…

Intervenante : Taïk Bourhis

À l’emploi de la Division de la gestion de documents et des archives de l’Université de Montréal (UdeM) depuis 2002, Taïk Bourhis en est la directrice depuis le 1er avril 2021. Elle détient une maîtrise en sciences de l’information, option archivistique, de l’École de bibliothéconomie et des sciences de l’information (EBSI) de l’UdeM et elle œuvre dans le domaine de la gestion des documents administratifs et du numérique depuis 1999. Elle a notamment travaillé chez Ubisoft (1999) et à la Sûreté du Québec (1999-2002). Elle est présentement codirectrice du Comité des affaires professionnelles de l’Association des archivistes du Québec (AAQ).

Quelques mots sur l’AAQ…

Fondée en 1967, l’Association des archivistes du Québec (AAQ) regroupe plus de 500 membres, archivistes et spécialistes de la gestion de l’information, qui œuvrent au sein des organismes publics et privés afin d’assurer une saine gestion des documents et des archives. Elle a pour mission de regrouper les personnes physiques ou morales qui adhèrent aux valeurs fondamentales de l’Association et qui offrent à leurs clientèles des services liés à la gestion de l’information. Elle fournit également à ses membres des services en français propres à assurer le développement, l’enrichissement et la promotion de leur profession.

Visitez le site web de l’AAQ: https://archivistes.qc.ca/

Le centenaire de l'AAS, une opportunité d'agir et de mobiliser

  Soucieux de renforcer le rôle des archives et des archivistes dans la société de l’information, le comité de l’Association des archivistes suisses a clairement fait des démarches de plaidoyer et de lobbying l’un des axes forts de sa stratégie 2020-2025. Bien que l’AAS ait thématisé depuis longtemps ces questions et qu’elle se soit dotée d’une commission « Lobbying » voici quelques années, le comité entend profiter des commémorations du centenaire de l’association en 2022 pour initier différentes actions de sensibilisation auprès des élus, notamment les parlementaires fédéraux, et réaffirmer avec force le rôle essentiel de la profession à l’ère du numérique. Cela peut du reste constituer un véritable défi dans un pays à la structure fédéraliste et aux quatre langues nationales avec des traditions archivistiques différentes voire parfois divergentes.

Intervenant : Alain Dubois

Licencié ès Lettres et diplômé de l’Ecole nationale des chartes, Alain Dubois est directeur des Archives de l’Etat du Valais. Au cours de sa carrière professionnelle, il a développé une expertise particulière dans les domaines de la gestion des documents et des archives sous forme électronique. Enseignant vacataire auprès de la Haute Ecole de gestion de Genève, filière information documentaire, il est président de l’Association des archivistes suisses depuis septembre 2019.

Quelques mots sur l’AAS…

Fondée en 1922, l’Association des archivistes suisses (AAS) a pour buts de favoriser les contacts entre ses membres, de développer leur collaboration et de les soutenir dans l’exercice de leur activité professionnelle. Elle s’emploie de même à développer dans le public un sentiment de responsabilité à l’égard de la conservation du patrimoine archivistique considéré comme instrument d’administration, fondement du droit, bien culturel de grande valeur et l’un des sources les plus importantes de notre histoire. L’AAS compte près de 1000 membres collectifs et individuels issus du secteur public comme du secteur privé.

 Visitez le site web de l’AAS: https://vsa-aas.ch/fr/

Des questions sur l’inscription? Communiquez avec nous, en écrivant à l’adresse courriel: alain.dubois@admin.vs.ch