Pour la ressource du mois, nous avons voulu mettre en avant une vidéo (en anglais) créée par EGAD (Group d’Experts sur la Description Archivistique) présentant Records in Contexts (RiC).

Nous avons rédigé un bref résumé de cette ressource pour vous donner une idée de son contenu ainsi que la raison pour laquelle elle a été choisie.  

Résumé de la ressource    

Pourquoi l’avons-nous choisie ?  

Lors de la récente conférence de Rome, la dernière version, 0.2, de la norme Records in Contexts (RiC) a été présentée. Cette dernière version tient compte des nombreux commentaires que la communauté archivistique internationale a fournis en 2021-2022. RiC n’est encore qu’un projet, mais il est prévu que la version 1.0 de RiC soit lancée pour une utilisation opérationnelle par les archives d’ici la fin de l’année. L’objectif de cette mise en évidence est de familiariser les gens avec les origines, l’objectif, les concepts et le fonctionnement de la norme en vue de ce lancement. Une autre raison de la mettre en ligne en tant que ressource du mois est d’encourager une large diffusion de cette vidéo pour ceux qui n’ont pas pu assister en personne à #ICARoma2022. 

Que trouverez-vous dans cette ressource ?    

La vidéo présente différents aspects de RiC, depuis sa conception en 2016 jusqu’à aujourd’hui. 

La norme a été rédigée par le Groupe d’experts sur la description archivistique (EGAD) de l’ICA, qui compte 21 membres de 14 pays. La version 0.1 a été publiée en 2016, après quoi des commentaires ont été recueillis auprès de la communauté archivistique internationale. Elle a été suivie de révisions substantielles et d’une deuxième série de commentaires en 2021-2022. La version actuelle est la version 0.2, et celle-ci est désormais suffisamment stable pour être utilisée dans des projets, de sorte que RiC 1.0 sera lancée fin 2022. 

RiC s’inspire des normes existantes en matière de description archivistique, notamment ISAD-(G), ISAAR-CPR et ISDF, mais cherche à surmonter certaines limites associées à ces normes. Ces limites comprennent : un manque de cohérence, étant donné qu’elles sont toutes issues de processus distincts ; le fait d’être technologiquement et intellectuellement dépassées ; leur manque d’adoption (à l’exception d’ISAD(G)) par les institutions d’archives et les fournisseurs de logiciels ; et le fait de ne pas être basées sur des entités rigoureusement contrôlées et identifiées, laissant ainsi trop de place à l’interprétation.  

En réponse aux nouveaux développements technologiques (notamment autour des données liées, de la sémantique et de la modélisation graphique en réseau des données), l’interopérabilité est au cœur de RiC. RiC prend les normes existantes comme point de départ fondamental, tout en les actualisant et en les intégrant dans un ensemble cohérent. La norme permettra de relier et d’aligner les données descriptives des archives, des bibliothèques et des musées beaucoup plus étroitement qu’il n’est possible actuellement, ainsi que les normes de gestion des documents PREMIS pour les documents électroniques et les métadonnées techniques et administratives pour les objets numériques. Elle permettra un mappage dans les deux sens et un alignement plus étroit entre les différents systèmes, grâce à l’interfaçage d’une norme à une autre. De même, il permettra un meilleur alignement entre les normes nationales et internationales. 

RiC se compose de quatre éléments : 

  • RIC-IAD : (Introduction à la description archivistique), qui replace RiC dans le contexte de l’histoire de l’élaboration par l’ICA de normes pour la description archivistique. 
  • RIC-CM (Modèle conceptuel) : le niveau conceptuel le plus élevé pour décrire intellectuellement les documents. 
  • RIC-O (Ontologie) : description technique en langage ontologique web, qui permet la description archivistique sous forme de données liées, pour encoder les métadonnées. Elle est indépendante de tout logiciel particulier et est lisible par une machine et par l’homme. Il est actuellement en anglais, mais sera bientôt documenté en espagnol et en français, et l’intention est de développer également un vocabulaire international au fil du temps. 
  • RiC-AG (directives d’application) : Fournira une feuille de route pour l’utilisation de RiC. Il sera publié en 2023.  

La vidéo est en trois parties. 

La première partie est assurée par Tobias Wildi, Université des sciences appliquées des Grisons (Suisse), et membre du groupe d’experts. Il présente les origines de RiC, son objectif, ses principes généraux de conception et son statut actuel. La deuxième partie est proposée par Bill Stockting, directeur des Archives royales (Royaume-Uni) qui explique la deuxième composante de RiC- RiC-CM (Modèle conceptuel). La troisième partie est donnée par Florence Clavaud, responsable du laboratoire des Archives nationales de France et membre exécutif d’EGAD, qui présente RiC-O (Ontologie), en utilisant des exemples concrets de son utilisation potentielle. 

RiC est un modèle conceptuel abstrait, philosophiquement et intellectuellement plus complexe que les normes existantes de description archivistique, et plus rigoureusement cohérent en interne. En même temps, il permet de continuer à utiliser les normes existantes, mais à un niveau d’abstraction plus élevé. Son utilisation permettra une description ancrée dans la nature très concrète des documents et la spécificité historique des processus matériels qui les ont produits. Elle élargira considérablement la capacité à comprendre les ensembles archivistiques, et à comprendre comment le tout est lié aux parties, et vice versa. Cela sera possible à la fois au sein d’un fonds d’archives donné, au sein d’une institution d’archives, dans le paysage informationnel plus large, et au sein de la société elle-même à un niveau global. La norme se prête à une compréhension précise de la différenciation, de la nuance et de la relationnalité. Il s’agit d’une norme très puissante, complexe et sophistiquée qui, fait important, a la possibilité de se développer au fil du temps. On peut aussi dire qu’elle porte l’interopérabilité à un tout autre niveau.  

Les présentations de la vidéo expliquent de manière didactique pourquoi de tels niveaux d’abstraction sont nécessaires, et ce que cela signifie en pratique. Il s’agit d’une ressource très instructive, dense intellectuellement et riche en contenu. Elle peut être consultée et reconsultée, et sera également d’une valeur inestimable lorsque les institutions d’archives en viendront à utiliser RiC dans leur catalogage, une fois que la version 1.0 sera lancée plus tard cette année. Il constituera également une ressource utile pour aider les institutions d’archives à décider d’utiliser ou non RiC. 

Découvrez la ressource en cliquant ici.