13h00 à 14h45 –  « Veille, réseaux et transmissions » – animé par Charles Cormier

Pourquoi et comment partager, suivre l’actualité, échanger et débattre quand on est archiviste? Quelle place cette veille occupe-t-elle dans nos pratiques professionnelles?

1 - L’archiviste en réseau : faire sa veille et élargir son horizon, avec Julien Benedetti

Mon inscription sur Twitter date de 2012, et reste principalement le fruit du hasard. Assez rapidement, j’ai détecté sur ce réseau un potentiel pour effectuer ma veille professionnelle. Twitter me donnait accès à tout un réseau d’archivistes, de spécialistes du patrimoine ou des humanités numériques, ce qui n’était pas du tout le cas par exemple de Facebook, plus tourné sur la sphère privée.

Twitter est un réseau très codifié par ses mots-dièses, sa façon particulière d’échanger entre personnes ne s’étant jamais rencontrées IRL (in real life). Il a donc fallu apprendre ce code et ce langage (#FF, #LT, #Followback). Quelques mois après mon inscription j’ai pu réaliser mon premier livetweet lors d’un congrès d’archivistes communaux, qui était aussi ma première participation à un colloque national. A ce moment, nous étions sans doute seulement quelques dizaines d’archivistes français actifs sur le réseau.

Depuis, j’ai gardé l’habitude de partager en direct les interventions auxquelles je peux assister. L’emploi de mot-dièses dédiés donne une visibilité à mes publications bien plus importante que la base de followers, ceci m’a permis d’étendre mon audience mais aussi de découvrir de nouveaux comptes pertinents pour ma veille. Les colloques, journées d’études ou forum m’ont aussi permis de rencontrer des twittos avec qui je n’avais échangé que sur le réseau.

Après 9 ans d’activité sur Twitter, je peux dire que cela m’a permis d’agrandir, de façon importante, mon cercle professionnel et de partager et recevoir une veille sur mes domaines de prédilections et d’élargir mes horizons. Si dans un premier temps, ma timeline était quasi exclusivement peuplée d’archivistes j’ai pu rapidement, par effet de cercle, suivre et être suivie par des universitaires, des agents de musées ou de bibliothèques. Ce cercle s’est encore agrandi avec des comptes à l’internationale, principalement francophones (suisses, belges, québécois). Les échanges sur Twitter et la confrontation avec d’autres cultures archivistiques m’a permis d’enrichir ma pratique professionnelle. Le réseau permet aussi une forme d’entraide grâce à des retours d’expérience ou de partage de ressources documentaires.

Après, une première partie réflexive sur l’apport de l’usage de Twitter pour un professionnel des archives, je présenterai, en guise d’exemple, deux mots-dièses qui ont suscité de nombreux échanges. Le premier est très archivistique et a agité la profession en France, puisqu’il s’agit du débat sur les #archivesessentielles. Le second est plus ludique et s’est déroulé pendant le confinement avec la #BattleCocotte.

Julien Benedetti est actuellement en poste aux Archives départementales des Bouches-du-Rhône en charge du système d’information archivistique et du portail de diffusion. Après un Master en archivistique il a exercé principalement au sein de collectivités locales en gestion de l’archivage courant et intermédiaire. Ceci l’a amené à s’intéresser plus particulièrement à la production numérique des administrations. Depuis quatre années, il a à gérer l’ensemble de la production des données archivistiques et la numérisation patrimoniale. Ces fonctions font qu’il s’est plus tourné vers les usagers extérieurs qu’il soit amateurs ou professionnels. A titre personnel, il est administrateur de l’Association des archivistes français depuis 2014.

2- Archiveilleurs : La communauté francophone de veille en gestion & préservation de l’information, avec Alexandre Garcia

Les archiveilleurs sont un collectif, une communauté qui a vu le jour il y a plus de dix ans. Dans la droite ligne de la connaissance universelle de Paul Otlet ou encore du World Wide Web de Tim Berners Lee & Robert Caillau, les archiveilleurs visent à rassembler les connaissances est le travail de divers professionnel dans le monde de la francophonie.

Le principe est donc simple : chaque membre de la communauté effectue sa propre veille et, lorsqu’il le juge le plus opportun il partage un article, une référence via un outil d’agrégation. Cet agrégateur se charge ensuite de partager les contenus sur les comptes Twitter et LinkedIn des archiveilleurs ainsi que sur le site web.

Comme le mentionne si bien Alexandre Garcia, le cœur même des archiveilleurs, il s’agit d’un moyen de se tenir au courant de l’actualité professionnelle, d’améliorer ses compétences scientifiques et techniques, de mieux comprendre son environnement numérique.

Les Archiveilleurs, c’est la somme de trouvailles, d’informations et de ressources, identifiées, commentées et mises à disposition par des professionnels passionnés et engagé de la gestion & préservation de l’information.

Alexandre Garcia est cofondateur des Archiveilleurs et chef de projet au sein de l’unité Gouvernance de l’information du Comité international de la Croix-Rouge, basé à Genève (Suisse), où il a conduit la mise en œuvre de plusieurs solutions informatiques pour la gestion d’archives et le records management.
Il est membre du groupe de travail « Records management et archivage électronique » de l’Association des archivistes suisses. Il intervient également dans la formation en information documentaire délivrée par la Haute école de gestion de Genève. Il a lancé en 2006 l’un des premiers blogs archivistiques francophones, et s’intéresse depuis aux possibilités offertes par les médias sociaux pour le développement professionnel et le partage d’expériences au sein de la communauté archivistique.

3- Nouvelles du patrimoine documentaire et Nouvelles archivistiques francophones : philosophie et méthodologie, avec David Rajotte

Les Nouvelles du patrimoine documentaire et les Nouvelles archivistiques francophones sont deux bulletins de veille hebdomadaire qui existent respectivement depuis 2008 et 2015. La séance vise à présenter la philosophie qui anime ces deux produits. Nous traiterons brièvement de leur histoire. Il sera question de la méthode employée pour les monter. Nous discuterons autant des sources visées par cette veille que des principaux outils utilisés pour récolter l’information. Il sera enfin question des principaux défis et enjeux qu’ils impliquent.

David Rajotte travaille à Bibliothèque et Archives Canada depuis 2009. Il a aussi été archiviste à BAnQ et dans divers organismes du gouvernement du Québec. Il est le compilateur des Nouvelles du patrimoine documentaire (http://documentary-heritage-news.blogspot.com/) et des Nouvelles archivistiques francophones (https://www.piaf-archives.org/nouvelles-archivistiques-francophones/).

4 - LE PIAF, un outil international collaboratif, avec Claude Roberto

Le PIAF (Portail international archivistique francophone) est un projet de l’Association internationale des archives francophones (AIAF) lui offrant un soutien institutionnel, logistique et financier. Un comité de pilotage formé de vingt professionnels bénévoles issus de toute la Francophonie assure la mise à jour et l’enrichissement du portail.

Lancé à Tunis en 2005, le PIAF est un espace virtuel de collaboration, de formation, d’information et d’échanges, dédié à l’archivistique, aux archives et aux archivistes. Depuis 15 ans, le PIAF est pionnier dans l’enseignement à distance. Unique au monde, toutes langues confondues, cet outil permet à tous les professionnels vivant dans des pays où il n’existe pas d’enseignement en archivistique d’accéder à une formation initiale ou continue.

Le PIAF s’adresse

  • Aux professionnels de l’archivistique;
  • Aux enseignants, étudiants et chercheurs des écoles de formation, des universités et des institutions nationales d’archives;
  • Aux amateurs, aux curieux qui voudraient comprendre comment fonctionnent les institutions d’archives.

On trouve sur le PIAF des outils uniques au monde.  Les ressources comprennent :

  1. Des cours

Le PIAF offre des enseignements de qualités élaborés par les meilleurs experts francophones. Les 15 modules de formation en ligne, totalisant 350 heures d’apprentissage, permettent à l’apprenant de progresser par étape, de travailler à son rythme et d’établir lui-même son parcours de formation.

  1. Des outils documentaires

Une imposante bibliographie regroupe plus de 5 000 notices d’ouvrages et d’articles écrits en français provenant des milieux académiques, gouvernementaux et professionnels de la Francophonie. On y trouve également un blogue, un glossaire et une liste des référentiels des métiers des archives. Un nouvel espace consacré à la « recherche en archivistique » vient de s’y ajouter.

  1. Un espace de travail collaboratif et réseau social (E-pro)

L’espace professionnel E-pro est réservé aux membres inscrits. Il permet de créer et d’animer des forums de discussion ainsi que des espaces de travail collaboratif. Il offre également la possibilité de créer un espace de stockage de données strictement personnel.

 

Les défis du PIAF :

… élargir et consolider le réseau archivistique francophone

… enrichir la plateforme pédagogique afin de répondre aux besoins de tous les membres de la communauté

… ȇtre un portail d’accompagnement à la transformation numérique

…encourager la gouvernance numérique dans les milieux francophones en voie de développement

…soutenir les francophones dans leurs actions de développement numérique

…offrir un mentorat aux jeunes archivistes innovateurs et aux stagiaires francophones qui seront les chefs de file de demain

 

À propos de Claude Roberto

  • Depuis 2017 Archiviste émérite, Archives provinciales de l’Alberta
  • Depuis 2020 Présidente du PIAF (Portail international archivistique francophone) responsable d’appuyer la coopération entre archivistes et de faciliter le développement des outils d’information, formation et collaboration offerts par le PIAF
  • Depuis 2014 Présidente du Groupe d’experts en sensibilisation, Conseil international des Archives (ICA)
  • 2009 – 2016  Secrétaire du Bureau de direction de la Section des associations professionnelles (SPA) de l’ICA et représentante de l’AAQ dans cette Section
  • Depuis 2016  Membre du Programme de formation de l’ICA où elle a participé au développement des cours de formation à distance en français